À l'origine, la recette de l'Aligot n'était pas celle que l'on connaît aujourd'hui. Cette histoire, née au cœur du monastère de l'Aubrac, remonte au 12ème siècle. Et se poursuit encore sur ce territoire.

L’Aligot au 12ème siècle

Les moines d’Aubrac mélangent leur fromage à de la mie de pain

Les moines d’Aubrac, au 12ème siècle, défrichent le plateau afin d'y développer l'élevage et la production laitière. Au monastère, parmi leurs recettes, il y avait ce mélange de mie de pain avec leur fromage "la tome" produite avec le lait de leur vache Aubrac. Ils sont alors à l’origine de l’Aligot.

Les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle nourris au monastère d’Aubrac avec ce "quelque chose"

Traversé par le chemin de Saint Jacques de Compostelle, l'Aubrac voyait défiler nombre de pèlerins. Ces derniers réclamaient "quelque chose" à manger (Aliquid en latin) en frappant aux portes de l’Abbaye. Au monastère, avec leur mélange de tome et de mie de pain, les moines d’Aubrac les nourrissaient de ce "Aliquid" devenu alors Aligot, qui leur redonnait force et courage.

La fabrication de l'Aligot dans les burons de l'Aubrac

L’Aligot : la nourriture des buronniers

Après la révolution, marquée par la chute du monastère, les riches propriétaires des montagnes de l'Aubrac perpétuent la coutume de l'estive dans les burons de l’Aubrac. Leurs employés, les buronniers, n'avaient pas le droit de consommer leur propre production de fromages affinés. Néanmoins ils pouvaient prélever discrètement de la tome fraîche pour se cuisiner un Aligot.

L’arrivée de la pomme de terre dans l’Aligot

Au 18ème siècle, à la suite d'une mauvaise récolte de blé, les buronniers remplacèrent le pain par une purée de pommes de terre dans la recette de leur Aligot. Élément clé de l'économie pastorale, l'Aligot était alors le plat de subsistance de l'Aubrac.

Les points de progression de l’Aligot

L’Aligot : le plat du vendredi "maigre"

L'obligation de manger "maigre" le vendredi : une nouvelle chance pour l'Aligot.
Sur l'Aubrac, cette pratique religieuse conféra un intérêt particulier pour l'Aligot qui permettait de respecter ce commandement... sans trop d'effort.

L’Aligot sur les tables des restaurants parisiens

Tout au long du 20ème siècle, l'exode rural touche l'Aubrac de plein fouet : les exilés deviennent bougnats puis restaurateurs proposant l'Aligot à leurs clients, participant activement à la notoriété du produit hors de ses frontières d'origine.

L’Aligot au coeur de la fête de la Transhumance en Aubrac

L'Aligot autrefois produit vivrier est progressivement devenu un plat de fête.
Chaque année, la fête de la Transhumance en Aubrac célèbre la montée en estive des animaux sur le haut plateau. L'Aligot est depuis toujours associé à ce grand rassemblement.

Jeune Montagne actrice du développement de l’Aligot

Avec les jeunes producteurs

Dans les années 1970, afin de redonner un nouvel élan à ce plat populaire et convivial, Jeune Montagne offre de la Tome fraîche lors des rassemblements festifs locaux.
Une équipe composée de jeunes producteurs passionnés et fidèles à leur patrimoine se déplacent alors dans les fêtes de villages pour réaliser des "Aligot Géant".

Les "Aligot Géant"

Aujourd'hui, Jeune Montagne a su développer ce service, et propose ses "Aligot Géant" lors de nombreux rassemblements en France :

  • fêtes de villages,
  • soirées étudiantes,
  • banquets,
  • mariages,
  • événements sportifs, …

Vous avez un projet ! Prenez contact avec Karine : 05 65 44 35 54

La légende de l'Aligot

Au-delà de la véritable histoire de l’Aligot, sa création est également le sujet d'une légende.

Elle raconte la rencontre de trois évêques des diocèses de Rodez, Saint-Flour et Mende, chacun avait apporté un ingrédient pour le repas : 

  • le Rouergat la tome,
  • l'évêque du Cantal le pain,
  • et celui de Mende amena la crème, savoir-faire du Gévaudan.

"La croix des trois évêques", aux confins de l'Aveyron, du Cantal et de la Lozère rappelle cette légende.